Après un parcours semé d’embûches en France, Kenza, passionnée par les études de santé, a décidé de tout recommencer à l’étranger.
Derrière cette décision, il y a le soutien indéfectible de sa maman, qui, malgré les doutes, a choisi de lui faire confiance. Dans ce témoignage, elle revient avec franchise sur les peurs, les démarches, les joies et la transformation de sa fille depuis son départ.
1. Une orientation compliquée en France
Pourquoi votre fille a-t-elle décidé de poursuivre ses études de santé à l’étranger ?
Elle a eu un parcours très compliqué en France. Sur les conseils du directeur du lycée, elle a fait une année de prépa médecine, mais elle n’a pas été sélectionnée — elle a été pénalisée parce que c’était une prépa privée.
Elle a ensuite enchaîné avec une année de psycho pour entrer ensuite en LAS biologie option santé. Elle a échoué à 0,4 point près.
Psychologiquement, c’était très dur. Elle était à bout, elle a même envisagé d’abandonner la médecine.
Aviez-vous déjà envisagé l’étranger auparavant ?
Oui, on avait déjà postulé l’année précédente. Elle avait été sélectionnée à Lisbonne en dentaire, mais comme elle avait aussi été prise en France, on l’avait inscrite ici.
Mais cette fois, c’est devenu une évidence. On a décidé ensemble. Elle a fait la prépa, ça l’a vraiment confortée dans son choix, et nous, ça nous a rassurés.
2. Le choix de partir : entre doutes et évidence
Quelles étaient vos principales craintes en tant que parent ?
Qu’elle parte loin. Si quelque chose lui arrivait, je ne pourrais pas être là tout de suite. J’avais peur pour sa sécurité. Et puis, on se demandait aussi si c’était vraiment sérieux, si ce n’était pas une arnaque, ou une école de bas niveau.
Comment avez-vous vécu cette décision ?
C’est devenu une évidence, même si financièrement, on a dû faire des concessions. Mais en tant que parent, on veut donner à nos enfants les meilleures chances.
Sonia m’a énormément aidée : elle a su me rassurer, répondre à toutes mes questions. Elle m’a accompagnée dans tout le processus. Elle ne m’a pas vendu du rêve, elle a été réaliste et honnête.

Qu’est-ce qui vous a convaincue que c’était une bonne décision ?
Quand je suis allée sur place, j’ai vu l’université, et je me suis dit “waouh”. C’était magnifique, bien équipé, ça ressemblait à un campus américain. J’ai vu les professeurs, leur accompagnement, la solidarité entre les élèves… Et surtout, j’ai vu ma fille heureuse.
3. Le départ : une transition bien accompagnée
Comment s’est déroulé le départ ?
On a profité à fond jusqu’au dernier moment. Son papa est parti avec elle. En deux ou trois jours, ils ont trouvé un appartement. Tout s’est fait assez rapidement et facilement.
Il est resté avec elle et sa sœur les dix derniers jours, jusqu’à la rentrée. Ça lui a permis d’apprivoiser les lieux, de voir que tout allait bien. Quand je suis venue à mon tour, j’ai ressenti la même chose : une ambiance rassurante.
Comment votre fille a-t-elle vécu ses débuts là-bas ?
Très bien. Elle s’est vite intégrée. La semaine d’intégration les aide à créer des liens, et depuis, ils veillent tous les uns sur les autres. Le fait que son père soit resté avec elle au début a aidé à faire la transition.
Les au revoir ont été très difficiles, mais finalement, j’ai mieux vécu son départ à Chypre que celui à Montpellier !
4. La vie sur place et la relation à distance
Comment vivez-vous la distance au quotidien ?
On fait beaucoup de Facetime, on s’écrit tous les jours. Les appels sont moins fréquents maintenant parce qu’elle va bien et qu’elle en ressent moins le besoin. Mais on garde un lien très fort.
J’ai aussi un lien avec ses copines, je peux leur écrire si j’ai besoin. C’est important pour moi.
Comment avez-vous vu votre fille évoluer depuis son départ ?
Je la trouve rayonnante, épanouie. Elle est devenue autonome, elle gère son budget, elle est responsable. Elle est beaucoup plus ouverte aussi.
C’est comme si elle avait trouvé ce qui lui manquait pour vraiment éclore. Cette expérience lui a donné une force intérieure. Elle vit très bien son quotidien.
Avez-vous visité l’université ? Quelle a été votre impression ?
Oui, et j’ai été impressionnée. L’université est superbe, très bien équipée, on dirait un campus américain. Et puis les professeurs sont très présents, très professionnels. Je me suis dit : “Quelle chance, c’est ici qu’étudie ma fille.”
5. Les études : travail, ambition et confiance
Avez-vous été rassurée sur la qualité de l’enseignement ?
Oui. Au début, j’avais peur, mais en discutant avec Sonia et en voyant la prépa, j’ai été rassurée.
Et surtout, j’ai vu le travail qu’elle fournit. Ce n’est pas plus facile qu’en France. Non, on n’achète pas le diplôme ! C’est intense, parfois elle ne rentre même pas pendant les vacances à cause des examens.
Qu’est-ce que cette expérience lui apporte selon vous ?
Elle apprend d’une autre culture. Elle grandit, elle devient plus tolérante, plus bienveillante. Elle a compris ce que c’est que l’amitié.
Étudier en anglais, c’est aussi une vraie valeur ajoutée. Ça leur ouvre des portes.
Et surtout, je suis persuadée qu’avec ce qu’elle fait aujourd’hui, elle pourra exercer le métier dont elle rêve. En France, on lui disait qu’elle n’était “pas capable”…
6. Et le regard des autres ?
Quel a été le regard de votre entourage sur ce choix ?
Beaucoup me disaient que j’étais cinglée de laisser ma fille partir à Chypre, que c’était trop loin. Mais j’ai aussi eu plein de retours positifs. Certains parents ont même fait partir leurs enfants à l’étranger après m’avoir entendue.
Avec le recul, referiez-vous ce choix ?
Oui, sans hésitation. Et si je dois le refaire pour sa sœur ou son frère, je le referai.
Quel conseil donneriez-vous à un parent encore hésitant ?
Si vous pouvez le faire, foncez. Offrez cette chance à votre enfant. Et passez par GEDS. Ils sont là, ils accompagnent, ils rassurent. Même si on a peur, on sait qu’ils ne sont pas seuls.

7. Une anecdote marquante ?
Quand je suis arrivée à l’école, je me suis dit “Quelle chance, c’est ici qu’elle va étudier !” C’est sa nouvelle vie, son nouveau départ.
Ce qui m’a le plus marquée, c’est de voir à quel point les élèves prennent soin les uns des autres. Ses amis garçons veillent sur les filles. Ça m’a beaucoup rassurée.
Et puis, on a une très belle relation, elle et moi. On partage beaucoup. Je vis cette expérience de maman avec beaucoup de sérénité. Je ne vois rien de négatif.
Conclusion
Parfois, il suffit d’un pas de côté pour ouvrir des horizons. En soutenant sa fille dans ce projet d’études à l’étranger, cette maman a vu naître une nouvelle version de Kenza : plus forte, plus confiante, et pleinement épanouie.
« On était prêts à se priver pour réaliser le rêve de notre fille. Aujourd’hui, on sait que c’était le bon choix. »